Lignes directrices sur les maladies thyroïdiennes pendant la grossesse : Points clés

Bonjour. Je suis le Dr Sandra Fryhofer. Bienvenue sur Medicine Matters. Le sujet est les nouvelles directives sur l’hypothyroïdie pendant la grossesse, de l’American Thyroid Association et publiées dans la revue Thyroid. Voici pourquoi c’est important.

Etre enceinte peut être un test de stress pour la thyroïde. La taille de la glande augmente de 10 %. La production des hormones thyroïdiennes T3 et T4 augmente d’environ 50 %. Par conséquent, le niveau normal de l’hormone thyréostimulante (TSH) pendant la grossesse est inférieur au niveau normal hors grossesse.

Recommandations pour le dépistage des maladies thyroïdiennes pendant la grossesse

Les nouvelles recommandations pour les taux de TSH pendant la grossesse sont les suivantes :

  • Premier trimestre : moins de 2,5 avec une fourchette de 0,1-2,5

  • Deuxième trimestre : 0,2-3,0

  • Troisième trimestre : 0,3-3,0

Si la TSH est supérieure à 2,5 à n’importe quel moment de la grossesse, il faut vérifier le taux de T4 afin de déterminer si l’hypothyroïdie est manifeste ou subclinique.

Si la T4 est basse, le diagnostic est une hypothyroïdie manifeste, qui peut altérer le développement neurocognitif du nourrisson. Il existe également des risques accrus de naissance prématurée, de faible poids de naissance et de fausse couche. L’hypothyroïdie manifeste doit être traitée.

Si la TSH est élevée et que la T4 est normale, le diagnostic est une hypothyroïdie subclinique. Dans ce cas, l’étape suivante consiste à rechercher des anticorps antithyroïdiens peroxydases. Les femmes qui sont positives aux anticorps doivent être traitées. L’effet de l’hypothyroïdie subclinique sur le développement neurocognitif du fœtus n’est pas clair. Mais une grande étude a montré des tests de QI plus faibles chez les enfants de femmes non traitées.

Un traitement est nécessaire lorsque la TSH est égale ou supérieure à 10, quel que soit le taux de T4. En outre, la TSH doit être contrôlée toutes les 4 semaines pendant les 20 premières semaines de gestation, puis une nouvelle fois entre 26 et 32 semaines.

Conception chez les femmes atteintes d’hypothyroïdie

Qu’en est-il des femmes atteintes d’hypothyroïdie qui souhaitent être enceintes ? Il convient de souligner que le besoin d’hormones thyroïdiennes supplémentaires se manifeste dès les six premières semaines de la grossesse. Les nouvelles directives recommandent qu’avant d’essayer de concevoir un enfant, les cliniciens ajustent la dose de médicament de la patiente avec un objectif de TSH inférieur à 2,5. De plus, les patientes devraient augmenter leur dose de remplacement de la thyroïde de 25 à 30 % dès qu’elles n’ont pas de règles ou que le test de grossesse à domicile est positif.

Le dosage nécessite souvent un réglage fin, alors continuez à vérifier la TSH toutes les 4 semaines pendant la première moitié de la grossesse.

Médicaments recommandés pendant la grossesse

Le type de médicament de remplacement de la thyroïde qui doit être utilisé pendant la grossesse est clairement indiqué : uniquement la lévothyroxine orale. Les autres médicaments pour la thyroïde, comme la T3 ou la thyroïde desséchée, ne sont pas recommandés.

Les besoins en iode augmentent pendant la grossesse d’environ 50 %. Alors, de quelle quantité d’iode les femmes enceintes ont-elles besoin ? La Thyroid Association soutient la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé de 250 µg par jour pour toutes les femmes enceintes ou allaitantes.

Pour assurer un apport suffisant, les directives recommandent un supplément oral quotidien de 150 µg d’iode pour les femmes enceintes, allaitantes ou qui prévoient de tomber enceintes. L’iode de potassium est le meilleur. La dose d’iode contenue dans le varech et les algues n’est pas assez constante.

Une mise en garde : un apport quotidien d’iode supérieur à 500-1100 µg g peut déclencher une hypothyroïdie fœtale.

Conclusion

Les lignes directrices sont complètes et comprennent 76 recommandations différentes sur la gestion de l’hypothyroïdie, de la thyroïdite du post-partum et des nodules thyroïdiens pendant la grossesse. Il y a aussi un conseil utile pour évaluer la dépression du post-partum : Tenir compte de la thyroïde et vérifier la TSH, la T4 et les anticorps thyroïdiens.

Une précaution majeure : La grossesse doit être évitée pendant les 6 mois qui suivent le traitement à l’iode radioactif. De plus, la dose de thyroxine doit être stabilisée avant de tomber à nouveau enceinte.

Les facteurs suivants exposent les femmes à un risque accru de problèmes thyroïdiens :

  • Age supérieur à 30 ans;

  • Vivre dans une région où l’insuffisance en iode est connue;

  • Histoire personnelle ou familiale de problèmes thyroïdiens, y compris goitre, diabète de type 1, antécédents de fausses couches, infertilité ou accouchement prématuré ;

  • Un IMC de 40 ou plus;

  • Certains médicaments, comme l’amiodarone ou le lithium ; et

  • Avoir subi récemment un examen utilisant un produit de contraste iodé.

Les directives sont assez complètes et elles sont disponibles en ligne. Je vous encourage à les examiner de plus près.

Pour Medicine Matters, je suis le Dr Sandra Fryhofer.

Les directives sont assez complètes et elles sont disponibles en ligne.

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