Résumé
La RU 486 (mifepristone), communément appelée pilule abortive française, a fait l’objet d’une grande attention dans les médias populaires. Une grande partie de cette information a brouillé les faits et a été enveloppée par la controverse. Les partis pris politiques, religieux et personnels ont biaisé la présentation des utilisations potentielles de ce médicament. Les praticiens de la santé doivent être en mesure de fournir à leurs clients les informations les plus précises et les plus factuelles possibles. Cet article détaille les effets physiologiques du RU 486, ainsi que les données de recherche concernant les utilisations et les effets secondaires. L’utilisation la plus médiatisée du RU 486, et son efficacité, en tant qu’abortif sont discutées en détail.
PIP : L’utilisation de la RU-486 pour provoquer des avortements médicaux a suscité une vive controverse de la part des groupes de défense de la vie. Le médicament a cependant d’autres utilisations importantes. Stéroïde synthétique qui interagit avec les récepteurs de la progestérone et agit comme un antagoniste de la progestérone, la RU-486 se lie également aux récepteurs des glucocorticoïdes et présente une puissante activité antagoniste. Elle facilite l’avortement en se liant aux sites des récepteurs de la progestérone dans l’endomètre, ce qui entraîne la nécrose de la caduque endométriale et provoque l’expulsion de l’embryon. Les taux de réussite de l’avortement au premier trimestre avec la RU-486 varient de 60 à 85% et augmentent à 95% lorsqu’une petite dose d’analogue de la prostaglandine est également administrée. La RU-486 a également été utilisée pour réduire la douleur chez les patientes atteintes d’endométriose pelvienne. Des études in vitro ont montré que la RU-486 inhibe la croissance des cellules cancéreuses du sein positives aux récepteurs de la progestérone. De plus, des méningiomes ont répondu au traitement par la RU-486, le médicament a été utilisé pour améliorer les symptômes du syndrome de Cushing chez un homme de 25 ans, et il inhibe l’oncogenèse induite par le virus du papillome humain (VPH), ce qui en fait une option de traitement prophylactique pour prévenir le cancer du col de l’utérus chez les patients atteints du VPH. L’utilisation de la RU-486 pour provoquer un avortement doit être précédée d’un conseil adéquat qui comprend la proposition d’autres options de traitement et l’évaluation de la capacité de la patiente à respecter le régime. Les groupes anti-avortement ont réussi à bloquer la disponibilité de la RU-486 aux États-Unis jusqu’à ce que le président Clinton demande à son administration de promouvoir les tests, l’octroi de licences et la fabrication du médicament. Cela a conduit la société pharmaceutique française qui détient le brevet du médicament à accorder une licence à l’organisation à but non lucratif Population Council de New York. La RU-486 pourrait prendre toute son importance dans les pays en développement où l’accès aux avortements chirurgicaux est rare. Elle devrait être incluse parmi les choix présentés aux clients.