Les termes sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais » venin » et » poison » ne sont pas la même chose. Certes, il s’agit dans les deux cas d’une substance toxique qui peut potentiellement vous nuire ou vous tuer, mais la principale différence réside dans la façon dont ils sont délivrés à la malheureuse victime.
Le poison est une toxine qui pénètre dans l’organisme par ingestion, inhalation ou absorption par la peau. Les animaux venimeux ont tendance à être plus passifs-agressifs – ils n’attaquent souvent pas activement leur proie, mais libèrent leurs toxines lorsqu’ils sont mangés, touchés ou dérangés. Le crapaud géant, qui sécrète des toxines à partir de glandes situées sur chaque épaule, est un animal toxique. Il doit être ingéré ou léché pour être dangereux. Le sumac vénéneux est un exemple de plante toxique – le toucher peut entraîner une éruption cutanée qui démange et qui est parfois douloureuse.
Le venin est un type de poison spécialisé qui a évolué dans un but précis. Il est activement injecté via une morsure ou une piqûre. Le venin étant constitué d’un mélange de petites et de grosses molécules, il a besoin d’une blessure pour pouvoir pénétrer dans le corps et, pour être efficace, il doit se frayer un chemin dans la circulation sanguine. C’est pourquoi les animaux venimeux sont plus actifs pour se défendre. Le taïpan, qui injecte son venin par des dents en forme de seringue, est un animal venimeux. Il en va de même pour les méduses, qui injectent du venin dans la peau à l’aide de structures ressemblant à des harpons remplis de venin qui jaillissent des cellules le long de leurs tentacules lorsqu’on les touche.
Occasionnellement, un animal peut être à la fois venimeux et empoisonné. La pieuvre à anneaux bleus, par exemple, est venimeuse lorsqu’elle mord avec son bec mais elle est toxique si elle est avalée. Cela est dû au fait qu’elle contient une myriade de toxines, la plus puissante (la tétrodotoxine) pouvant être absorbée en raison de sa très petite taille.
Le poison et le venin sont tous deux conçus pour être efficaces s’ils sont délivrés de la bonne manière. Mais que se passerait-il si vous buviez du venin (plutôt que de vous le faire injecter) ? Bien qu’il n’y ait pas eu beaucoup de personnes prêtes à se soumettre à cette expérience, il est théoriquement possible d’avaler du venin et de ne pas remarquer d’effets (à moins bien sûr que vous ayez des coupures dans la bouche, auquel cas il pourrait pénétrer dans votre système sanguin). En effet, les acides de votre estomac décomposeraient le venin comme n’importe quelle autre protéine avant qu’il ne puisse atteindre votre sang – du moins, c’est la théorie.
Qu’il soit ingéré ou injecté, l’option la plus sûre est d’être conscient des créatures potentiellement venimeuses et empoisonnées dans votre région, et d’essayer de les éviter.