L’U.N.I.T.Y. de Queen Latifah. Injecte le changement social dans le Hip-Hop

Pour le Hip-Hop, les années 80 et 90 se résument à savoir quelle clique de lycéens rejoindre. Sorti à l’origine en 1993, « U.N.I.T.Y. » est arrivé sur les ondes à une époque où le hip-hop, en tant que culture et genre, se battait pour se faire une place dans la culture pop. Les organes de presse, les politiciens et les groupes parentaux se concentraient sur une pièce maîtresse : ses paroles.

Le gangsta rap était à son apogée et l’attention focale du genre et beaucoup de regards se portaient sur les N.W.A. et les Public Enemys de l’époque. Cela a entraîné une critique publique de la culture et de tous ses acteurs. Un récit s’écrit selon lequel seules certaines personnalités peuvent s’épanouir dans le hip-hop. Tant qu’il s’agissait d’hommes à la nature agressive et à l’image correspondante, ils seraient aimés par la culture et détestés par ses détracteurs.

Dans une réponse culturelle indirecte, on nous a donné les Native Tongues, un collectif d’artistes en phase avec de nombreux enseignements afrocentriques (à savoir l’unité, l’identité collective, etc.), un penchant pour l’échantillonnage de disques éclectiques et des instrumentaux à base de jazz/disco. Parmi ses principaux membres, citons : De La Soul, Monie Love, A Tribe Called Quest et les Jungle Brothers. Avec des plans pour des tournées conjointes, des produits dérivés et d’autres collaborations musicales, ce fut une relation éphémère mais organique entre ses membres pour pousser le récit hors de sa petite portée.

Le remix du tube de 1989 de De La Soul, « Buddy », avec les Jungle Brothers, Monie Love, Queen Latifah & Q-Tip)

Avant de nous plonger dans quoi que ce soit d’autre, jetons un coup d’œil à notre matériel source afin que nous soyons tous familiers :

Le tube de 1993 de Queen Latifah « U.N.I.T.Y. »

Née de la phase U.N.I.T.Y.

Dana Elaine Owens est née en mars 1970 à Newark, dans le New Jersey. Son nom de scène vient du surnom, Latifah, (لطيفة laţīfa) (un mot arabe signifiant « délicat » et « très gentil ») qu’on lui donnerait étant enfant.

Au moment où Queen Latifah atteint son troisième album, elle a gagné beaucoup de traction et d’attention pour son son unique. Son premier album All Hail The Queen est sorti à proximité des débuts de ses collègues de Native Tongue ; une nouvelle vague d’expression et de personnalité dans le Hip-Hop. Sur le deuxième album de Latifah, Nature of A Sista’, bien qu’elle ait pu explorer différents thèmes et styles de musique, l’album n’a pas eu les mêmes résultats que le premier. Le label de Latifah, Tommy Boy Records, a choisi de ne pas la re-signer.

Ce déclin n’était pas la fin des choses, loin de là. Allant jusqu’à obtenir un accord avec Motown Records, Queen Latifah se met au travail sur son troisième album, Black Reign en 1993. C’est ce que nous appelons collectivement sa phase U.N.I.T.Y.

Le portrait de Queen Latifah qui a marqué la carrière de Gene Belcher.de Queen Latifah

La chanson était, un commentaire sur l’état des femmes dans la société. Les vers ont été utilisés pour attirer l’attention sur la violence domestique, le harcèlement sexuel et l’image publique des femmes dans le hip-hop. À l’époque, il s’agissait de sa chanson la mieux classée, mais c’est surtout l’impact culturel qu’elle a eu sur l’état du hip-hop et sur ce qui allait suivre dans son esprit. Elle a transformé un moment en une ère qui a été présente pendant tout le reste de la décennie.

Mama Gave Birth The Soul Children

Queen Latifah a eu un impact énorme sur l’industrie de la musique en rappant sur les questions entourant le fait d’être une womxn noire. La relation que les womxn entretiennent avec le hip-hop est déjà compliquée. En tant que consommatrices, créatrices et productrices, la nature de la représentation dans le hip-hop n’a pas complètement changé de direction. La misogynie, la violence, les difficultés économiques, l’incarcération, l’objectivation et d’autres formes d’adversité existent toujours et jettent une grande ombre sur le domaine de la création. La distinction « femme rappeur » continue d’être un sujet de conversation et elle est souvent séparée de la conversation sur le « meilleur rappeur vivant » de ces derniers temps. Mais nous avons la chance d’avoir celles qui remettent en question le discours sur l’influence du hip-hop.

« La peur peut être bonne lorsque vous passez devant une ruelle la nuit ou lorsque vous devez vérifier les serrures de vos portes avant de vous coucher, mais elle n’est pas bonne lorsque vous avez un objectif et que vous avez peur des obstacles. Nous nous laissons souvent piéger par nos peurs, mais toute personne qui a connu le succès a déjà échoué. »
– Queen Latifah

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La reine Latifah a continué à explorer et à prospérer dans d’autres formes de divertissement depuis (notamment en tant qu’acteur, animatrice de talk-show et productrice de télévision et de films), mais elle n’a jamais coupé les ponts avec ses débuts. Beaucoup ont oublié que la rappeuse était autrefois sa forme principale, mais cela n’atténue pas son impact ni le chemin tracé pour les artistes womxn qui ont suivi.

Queen Latifah interprète sa chanson à succès U.N.I.T.Y. en direct lors du concert du prix Nobel de la paix 2014

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