La ville contemporaine

Alep se trouve sur un plateau à une altitude d’environ 1 300 pieds (400 mètres). La région est l’une des plus fertiles de Syrie, avec des champs de blé et des vergers couvrant la plaine au sud de la ville. La rivière Quwayq traverse la ville, bien qu’elle se soit parfois asséchée à Alep, en partie à cause de la forte consommation d’eau en Turquie, d’où elle provient. Alep a un climat chaud semi-aride avec de longs étés et de courts hivers pluvieux.

Le point de repère le plus visible d’Alep est la citadelle médiévale, qui se trouve sur une colline partiellement artificielle au centre de la ville, à environ 130 pieds (40 mètres) de hauteur. La partie ancienne de la ville, qui s’étend vers l’extérieur à partir de la base de la colline, couvre environ 4 km². À l’ouest de la citadelle se trouve l’un des bazars couverts les plus grands et les mieux préservés du Moyen-Orient, qui s’étend sur des kilomètres à travers des rues étroites. Les vendeurs sont regroupés par métier dans le bazar, formant des allées spécialisées pour les marchandises, notamment les vêtements, les textiles, le cuir, le savon et les épices. Les nombreux khans, mosquées et maisons de marchands sont construits en pierre calcaire, et beaucoup d’entre eux datent des XVIe et XVIIe siècles. Les quartiers résidentiels traditionnels de la vieille ville se caractérisent par des maisons à cour serrées reliées par des réseaux de ruelles aux murs élevés.

Au delà de la vieille ville, des lotissements résidentiels de style européen avec de larges rues et des tours d’habitation ont été construits pour répondre au boom démographique de la ville au XXe siècle. L’expansion rapide a dépassé la planification de la ville ; le surpeuplement et l’insuffisance des infrastructures restent des problèmes de développement clés. La construction de larges routes modernes à travers le centre-ville dans les années 1950 et 1970 a eu pour effet de diviser des zones contiguës de la vieille ville en quartiers distincts, perturbant les schémas d’activité traditionnels.

La composition religieuse et ethnique d’Alep est similaire à celle de la Syrie dans son ensemble. La majorité des résidents sont des musulmans sunnites, mais il y a aussi un nombre important de ʿAlawites et de chrétiens. Une importante communauté arménienne s’est établie à Alep lorsqu’environ 50 000 réfugiés arméniens s’y sont installés au lendemain de la Première Guerre mondiale. La région compte également d’importantes populations kurdes et turkmènes.

Les racines de la communauté juive d’Alep remontent à l’Antiquité, et Alep a été pendant des siècles un important centre de culture juive. Un nombre important de Juifs expulsés d’Espagne à la fin du XVe siècle ont fini par s’installer à Alep. Au XXe siècle, l’opposition des musulmans à l’installation des sionistes en Palestine s’est traduite par une hostilité et une violence accrues à l’égard des Juifs d’Alep, provoquant une vague d’émigration. En 1948, la plupart de la communauté juive avait quitté Alep, et les derniers résidents juifs sont partis dans les années 1990.

Les principales industries d’Alep sont le tissage de la soie, l’impression du coton, la fabrication de savons et de teintures, et la préparation des peaux, de la laine, des fruits secs et des noix. La ville est un centre de marché pour la zone agricole environnante, qui produit du blé, du coton, de l’orge, des légumes, des fruits, des noix et du sésame. Alep est particulièrement connue pour sa production de pistaches, qui sont exportées dans le monde entier. La ville est située le long de la voie ferrée Istanbul-Bagdad et est également reliée par voie ferrée à Damas et à Beyrouth. Elle dispose de liaisons routières avec Damas, Lattaquié et Antakya (Turquie). Alep possède également un aéroport international.

Chemin de fer de Bagdad
Chemin de fer de Bagdad

Chemin de fer de Bagdad sur le pont Haradara, au nord d’Alep, en Syrie.

Reinhard Dietrich

Alep reste un centre de poésie, de musique, de cuisine et d’artisanat arabes traditionnels. C’est aussi un centre intellectuel, avec l’université d’Alep (1960), un institut de musique et plusieurs madrasas. Le musée archéologique de la ville expose des objets anciens découverts dans le nord de la Syrie sur plusieurs sites archéologiques majeurs.

La vieille ville d’Alep a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1986. La citadelle d’Alep est considérée comme l’un des exemples les plus frappants d’architecture islamique médiévale conservée au XXIe siècle. Un autre point d’intérêt est la Grande Mosquée, ou Zakariyyah (construite en 715, reconstruite en 1285), qui porte le nom de Zacharias, le père de Jean le Baptiste. Certaines parties des anciens murs de pierre de la ville, ainsi que plusieurs de leurs portes, sont encore intactes. Pendant la guerre civile syrienne, la vieille ville, y compris la citadelle et la Grande Mosquée, a subi d’importants dégâts. Les efforts de restauration des structures ont commencé après la reprise de la ville par le gouvernement syrien.

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