La relation entre la consommation de café et la prévalence de l’asthme bronchique a été évaluée à partir des données de l’enquête nationale italienne sur la santé de 1983, basée sur 72 284 individus âgés de plus de 15 ans sélectionnés aléatoirement dans des strates de zone géographique, de taille du lieu de résidence et du ménage afin d’être représentatifs de l’ensemble de la population italienne. La prévalence de l’asthme bronchique était inversement proportionnelle au niveau de consommation de café. Par rapport aux sujets qui ne buvaient pas de café, les risques relatifs ajustés selon l’âge et le sexe étaient de 0,95 pour une tasse, 0,77 pour deux et 0,72 pour trois tasses ou plus par jour. Cette relation inverse était d’une ampleur comparable chez les jeunes et les personnes âgées, et ne pouvait pas être expliquée par la sélection, puisque l’échantillon était représentatif de la population italienne générale et que le taux de participation était de 93,4 %, ou par la confusion de plusieurs facteurs de distorsion potentiels identifiés. Ainsi, les résultats de cette enquête fournissent une confirmation épidémiologique des observations cliniques précédentes selon lesquelles la consommation de caféine a un effet bronchodilatateur dans l’asthme, et suggèrent indirectement qu’une consommation modérée de café à long terme peut non seulement réduire les symptômes, mais aussi prévenir la manifestation clinique de l’asthme bronchique. Une autre explication de ces résultats est que les sujets sous traitement pour l’asthme pourraient avoir tendance à réduire leur consommation de café, en raison des effets secondaires partagés par les sympathomimétiques, la théophylline et la caféine. Ainsi, d’autres études prenant simultanément en compte l’apport en méthylxanthine des boissons et des traitements médicamenteux sont nécessaires avant de considérer comme causale la protection apparente qui est apparue.