Membranophones
Les instruments de musique dans lesquels le support de production du son est une membrane vibrante se répartissent en quatre grands groupes : les timbales et les tambours en forme de bol ; les tambours tubulaires – qu’ils soient cylindriques, en forme de tonneau, coniques, doublement coniques, en forme de sablier, de gobelet ou peu profonds – et les tambours à hochet, dont les membranes sont mises en mouvement par des boulettes enfermées ou par les extrémités nouées d’une lanière ou d’une corde ; les tambours à friction, dont les membranes sont mises en vibration par frottement ; et les mirlitons, dont les membranes sont mises en mouvement par le son d’un instrument ou par la voix humaine. À proprement parler, les mirlitons sont des modificateurs de voix plutôt que de véritables instruments de musique dans la mesure où ils n’ont pas de hauteur de son propre.
Les timbales et les tambours tubulaires se présentent sous des formes accordables et non accordables ; les tambours à friction et les mirlitons ne sont pas accordables. Les membranes des deux premiers groupes sont soit collées, soit clouées, soit rodées, soit lacées au corps, ou coquille ; si elles sont collées ou clouées, le diapason peut être modifié par exposition à la chaleur. Les têtes collées et lacées sont facilement accordables en serrant les laçages ou les vis, et des cales en bois peuvent être insérées entre la coque et les laçages pour augmenter encore la tension de la membrane et ainsi élever le diapason. Les membranes de ces instruments et des tambours à friction sont mises en vibration par la percussion, tandis que celles des mirlitons vibrent par l’impact des ondes sonores. Dans tous les groupes, la coquille joue un rôle acoustique secondaire, jouant uniquement le rôle de résonateur – plus le diamètre de la tête est grand, plus le son est profond ; et plus la tension est grande, plus le ton est élevé. Dans la culture occidentale, les seuls tambours accordés à un ton défini sont les timbales (les timbales d’orchestre).
Les timbales et les tambours tubulaires peuvent être frappés avec les mains, avec des battoirs, ou avec les deux combinés ou avec les extrémités nouées d’une lanière ou d’une corde. Les batteurs peuvent être cylindriques, en forme de massue, droits, incurvés ou angulaires, avec ou sans boutons ou rembourrage, ou peuvent prendre la forme d’un interrupteur ou d’une brosse métallique. On fait sonner les tambours à friction en frottant la membrane avec un morceau de cuir ou en faisant bouger de haut en bas une baguette ou une corde de friction insérée, ou encore en frottant la membrane avec les doigts mouillés du joueur. Sur le plan acoustique, ils sont soumis aux mêmes lois que les autres membranophones, mais la vitesse de frottement est un facteur d’influence. On les trouve en Afrique, en Amérique, en Europe, en Asie (Inde et Japon) et à Hawaï. On fait sonner les mirlitons en dirigeant contre la membrane la colonne d’air vibrante d’une voix, qu’elle soit humaine (comme dans un mirliton) ou instrumentale (comme lorsqu’elle est apposée, par exemple, sur des résonateurs de xylophone africain), ou en maintenant la membrane contre les cordes vocales vibrantes du joueur.
En plus des quatre grandes catégories de membranophones, on peut également distinguer un petit groupe composé de tambours de terre et de tambours de pot. Les tambours de terre, constitués dans leur forme la plus simple d’une peau d’animal tendue sur l’ouverture d’une fosse, se trouvent dans de nombreuses régions du monde. La peau peut également être maintenue tendue par plusieurs joueurs, qui la frappent chacun avec un bâton. Ces tambours et d’autres tambours similaires sont joués par des femmes en Afrique et en Australie, et en Amérique du Nord, généralement par des hommes. De par leur nature même, les tambours de terre ne sont pas transportables ; un type d’instrument similaire était fabriqué en étirant une peau sur l’ouverture d’une calebasse, d’un pot en argile ou d’un autre objet. Chez les Swazi d’Afrique du Sud, ces peaux ne sont pas attachées mais maintenues tendues. On trouve des tambours en pot en Asie, en Afrique et aux Amériques-en Afrique et aux Amériques souvent en relation avec l’exorcisme.