Coprophagie

Par les invertébrésEdit

Deux… papillons bleus Adonis se nourrissant d’une motte de matières fécales

Les insectes coprophages consomment et redigèrent les matières fécales des grands animaux. Ces fèces contiennent des quantités importantes d’aliments semi-digérés, en particulier dans le cas des herbivores, en raison de l’inefficacité du système digestif des grands animaux. Des milliers d’espèces d’insectes coprophages sont connues, notamment parmi les ordres des Diptères et des Coléoptères. Parmi ces mouches, on peut citer Scathophaga stercoraria et Sepsis cynipsea, des mouches à fumier que l’on trouve couramment en Europe autour des excréments du bétail. Parmi les coléoptères, les bousiers constituent une lignée diversifiée, dont beaucoup se nourrissent du composant liquide riche en micro-organismes des excréments des mammifères, et pondent leurs œufs dans des boules composées principalement de la matière fibreuse restante.

Les termites mangent les excréments les uns des autres comme moyen d’obtenir leurs protistes de l’intestin postérieur. Les termites et les protistes entretiennent une relation symbiotique (par exemple avec le protozoaire qui permet aux termites de digérer la cellulose de leur alimentation). Par exemple, dans un groupe de termites, une relation symbiotique à trois voies existe ; des termites de la famille Rhinotermitidae, des protistes cellulolytiques du genre Pseudotrichonympha dans les viscères de ces termites, et des symbiotes bactériens intracellulaires des protistes.

Par les vertébrésModifier

Les mammifères domestiqués et sauvages sont parfois coprophages, et chez certaines espèces, cela constitue une partie essentielle de leur méthode de digestion des matières végétales coriaces.

Certains chiens peuvent manquer d’enzymes digestives critiques lorsqu’ils ne mangent que des aliments secs transformés, ils les acquièrent donc en consommant des matières fécales. Ils ne consomment que des matières fécales datant de moins de deux jours, ce qui appuie cette théorie.

Les espèces du groupe Lagomorpha (lapins, lièvres et pikas) produisent deux types de boulettes fécales : les dures et les molles appelées cécotropes. Les animaux de ces espèces réingèrent leurs cécotropes pour en extraire d’autres nutriments. Les cécotropes proviennent de la matière végétale mâchée qui s’accumule dans le cæcum, une chambre située entre le gros et le petit intestin, contenant de grandes quantités de bactéries symbiotiques qui aident à la digestion de la cellulose et produisent également certaines vitamines B. Après excrétion du cécotrope mou, celui-ci est à nouveau mangé entier par l’animal et redigéré dans une partie spéciale de l’estomac. Les boulettes restent intactes jusqu’à six heures dans l’estomac ; les bactéries qui s’y trouvent continuent à digérer les hydrates de carbone végétaux. Ce processus de double digestion permet à ces animaux d’extraire les nutriments qu’ils auraient pu manquer lors du premier passage dans l’intestin, ainsi que les nutriments formés par l’activité microbienne. Ce processus remplit la même fonction chez ces animaux que la rumination (le fait de ruminer) chez les bovins et les ovins.

Aux États-Unis, les bovins sont souvent nourris avec de la litière de poulet. Des inquiétudes sont apparues quant au fait que la pratique consistant à donner de la litière de poulet aux bovins pourrait entraîner l’encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle) en raison de la farine d’os broyée contenue dans les aliments pour poulet. La Food and Drug Administration des États-Unis réglemente cette pratique en tentant d’empêcher l’introduction de toute partie de cerveau ou de moelle épinière de bovins dans les aliments pour animaux. D’autres pays, comme le Canada, ont interdit l’utilisation de la litière de poulet comme aliment du bétail.

Les petits des éléphants, des pandas géants, des koalas et des hippopotames mangent les excréments de leur mère ou d’autres animaux du troupeau, afin d’obtenir les bactéries nécessaires pour digérer correctement la végétation présente dans leurs écosystèmes. Lorsque ces animaux naissent, leurs intestins sont stériles et ne contiennent pas ces bactéries. Sans cela, ils seraient incapables d’obtenir une quelconque valeur nutritionnelle des plantes.

Les hamsters, les cochons d’Inde, les chinchillas, les hérissons et les rats-taupes nus mangent leurs propres excréments, qui seraient une source de vitamines B et K, produites par les bactéries intestinales. Parfois, il y a aussi un aspect d’autopromotion lorsque ces créatures mangent leurs excréments. En de rares occasions, des gorilles ont été observés en train de consommer leurs excréments, peut-être par ennui, par désir de nourriture chaude, ou pour réingérer les graines contenues dans les excréments.

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