Au bout d’un chemin boueux bordé d’hévéas, Herman présente fièrement sa pisciculture familiale. Environ 70 arowanas asiatiques, des poissons décoratifs très prisés des aquariophiles, nagent dans trois viviers de forme rectangulaire. Ses parents sont employés de bureau dans le village de Selimbau, dans le Kalimantan occidental, une province de l’île indonésienne de Bornéo, mais la vente d’arowanas rapporte davantage.
Un jeune poisson en gros atteint le prix de 4 millions de roupies (268 dollars), soit plus que le salaire mensuel moyen en Indonésie. Les plus gros spécimens coûtent encore plus cher. Des filets métalliques et des CD attachés avec une corde au-dessus du vivier protègent les poissons des aigles, et des murs en fer blanc ondulé, des miradors, des fils barbelés et des cadenas des voleurs.
Le poisson dragon – Le poisson d’aquarium le plus cher
L’arowana asiatique ou le « poisson dragon » est le poisson d’aquarium le plus cher du monde. Il existe en plusieurs couleurs et est élevé dans toute l’Asie du Sud-Est. A Singapour, le prix moyen des jeunes arowanas est de 300 dollars. Les espèces rares, comme celles du Kalimantan occidental, reconnaissables à leur couleur, atteignent le prix de 1 500 dollars. Les spécimens adultes albinos sont vendus au prix astronomique de 70 000 dollars.
Avant d’être célèbres comme le mythique « poisson dragon », les arowanas qui sont aujourd’hui un symbole de statut social, étaient de la nourriture pour les pauvres dans les pays d’Asie du Sud-Est, où ils vivent dans leur habitat naturel. Emily Voigt, dans son livre « The Dragon Behind the Glass », écrit que leur prestige a soudainement augmenté après les efforts de préservation de l’espèce dans les années 70. Il est devenu intéressant en tant que rareté car il a été mis sur la liste des espèces menacées et le commerce a été interdit.
Les riches Singapouriens dépensent une fortune en traitements cosmétiques pour leurs animaux de compagnie. La chirurgie esthétique des yeux est devenue une procédure standard d’Eugene Ng, l’un des plus célèbres chirurgiens esthétiques pour les arowanas asiatiques à Singapour. À l’aide de pinces, il enlève le tissu derrière l’œil et supprime le globe oculaire plus profondément dans l’orbite du fisheye.
Je sais que certaines personnes pensent que c’est cruel, mais en réalité, je fais une faveur au poisson. Maintenant, il est plus beau et le propriétaire l’aimera davantage, dit le docteur Ng.
Les histoires sur le fait de se sacrifier en sautant hors de l’aquarium pour avertir les propriétaires des mauvais investissements et des dangers, ne font que contribuer à leur popularité.
Les Chinois croient que les poissons d’aquarium apportent bonheur et richesse et les arowanas asiatiques en particulier, dit Kenny Yap, directeur de l’un des meilleurs sites d’élevage de ce poisson en Asie.